Le métro de Bruxelles

Le démarrage des travaux du métro de Bruxelles n’a véritablement commencé qu’à partir des années 1970.

Pourtant inspirés du modèle français et londoniens, les ingénieurs belges envisageaient une telle structure au cœur de la ville depuis 1892, dessinant et soumettant des projets fortement appuyés par le Roi Léopold II, personnage moderne et visionnaire, bien connu pour son goût de la construction et des idées architecturales particulières. Ainsi durant presque un siècle, des plans de réseaux souterrains, de leurs extensions, des études de faisabilité ont été faites sans obtenir un grand enthousiasme de la part de la population qui ne voyait que le désagrément en termes de chantier dans la ville.

Un premier trajet est testé à partir des années 1950 depuis la Gare du Midi. Mais les grands travaux ne commenceront qu'en 1965 au rond-point Schuman. Ouverte en 1969 sous forme de ligne de pré métro parcourue par des tramways entre la station Schuman et la station De Brouckère, la ligne 1 est la plus ancienne des lignes. Le pré métro est la particularité de Bruxelles, il s'agit en fait de lignes conçues comme des lignes de métro, mais initialement exploitées par des tramways circulant ailleurs en surface, en attendant d'atteindre une longueur justifiant leur exploitation en métro lourd. Les tronçons centraux des deux lignes de métro existantes ont ainsi été exploités initialement en pré métro. Cette approche coûteuse, privilégiée dans les années 1970, semble cependant avoir été abandonnée pendant longtemps au profit de l'allongement des lignes de métro existantes et du bouclage de la ligne 2 précédant leur redéploiement. L’exploitation réelle du métro de la ville de Bruxelles a donc démarré en 1976, après 11 ans de travaux, par l’inauguration par le Roi Baudouin de la première ligne. Les Bruxellois ont depuis appris à apprécier les joies du métro. Dans les années 1960, le gouvernement belge a même transformé deux stations en abris nucléaires compte tenu de la tension qui régnait ici avec l’URSS. De quoi comprendre les avantages pour la ville et ses habitants de posséder son propre espace souterrain afin de circuler librement et surtout à l’abri ! Ces aménagements toujours existants ont cependant été camouflés au grand public pour détendre un peu l’atmosphère.

Depuis le métro de Bruxelles s’est plutôt transformé en galerie d’art, permettant aux voyageurs de profiter des expositions, car le métro représente à lui seul un musée d'art moderne. Quarante stations ont été magistralement décorées par de grands artistes belges et plus de 80 œuvres d’art donnent aux quais et aux couloirs une ambiance très particulière. Tous les genres sont représentés : peintures, sculptures, photos, claustras, vitraux et tous les matériaux : de la toile au bronze et du bois au verre en passant par l'acier. La musique est également présente dans des emplacements réglementés par la Stib, la société gérant le métro et les transports de la ville. Au niveau de sa configuration, le métro bruxellois se découpe donc en deux lignes de métro proprement dit, auxquelles s'ajoutent les lignes de pré métro, et quelques tronçons souterrains plus courts, qui sont parcourus par des tramways.

Un moyen de transport moderne, qui a souvent soulevé des polémiques, mais a permis à la ville et à ses alentours de clarifier les problèmes de circulations, d’embouteillages et d’encombrement à laquelle la ville, qui a connu une croissance démographique importante, devait absolument faire face.